- gringo
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• 1899; mot esp. d'Amérique du Sud♦ Péj. Américain des États-Unis, anglo-saxon, pour les Latino-Américains. Les gringos.⇒GRINGO, subst. masc.Péj. [Dans certains états d'Amérique du Sud, et avec une nuance de mépris] Américain. Une certaine défiance se manifesta parmi les Centro-Américains à l'égard des « gringos », qui rendit tout à fait difficiles les essais de véritable collaboration dans l'intérêt des deux Amériques (J. DE CASTRO, Géopolitique de la faim, trad. du portugais, Paris, Éd. Ouvrières, 1952, p. 134). La grande fraternité des pauvres unis pour exploiter le touriste « gringo » (Elle, 21 avr. 1966, p. 53, col. 1).Prononc. : [
]. Étymol. et Hist. 1952 (FRANQUIN, Spirou et les héritiers, p. 50). Mot par lequel les hispano-américains désignent les étrangers, particulièrement les anglo-américains; ce mot apparaît d'abord dans la Péninsule pour désigner les étrangers que leur accent empêche de parler correctement l'esp. (dep. 1750-65, TERREROS Y PANDO ds COR., s.v. griego); il est d'orig. incert. : pour COR., il représenterait une altération de caractère expressif (pour rendre la finale -ing fréquente dans les lang. anglo-sax.) de grigo pour griego « grec », mot qui prit en Espagne le sens de « langage incompréhensible » par opposition au latin.
gringo [gʀiŋgo] n. et adj.ÉTYM. 1899, in D. D. L.; mot esp. d'Amérique du Sud, p.-ê. altér. de grigo, griego « grec », employé au sens de « jargon incompréhensible », le -ing évoquant un élément fréquent en anglais; cette hypothèse de Corominas semble moins anecdotique que celle qui recourt à l'expression Green, go out « vert (soldat yankee), fous le camp ».❖♦ Péj. Américain des États-Unis, et, par ext., étranger non latin (surtout, anglo-saxon), dans un pays hispanophone d'Amérique latine. — Adj. || Les touristes gringos.0 (Le peintre Diego Rivera) faisant visiter le palais de style aztèque qu'il avait fait bâtir sur une coulée de lave, et où il accumulait les pièces d'un musée d'art précolombien, comme une protestation, appuyée sur la culture d'un passé lointain, contre l'insolence inculte des « gringos ».Roger Garaudy, Parole d'homme, p. 115.
Encyclopédie Universelle. 2012.